2.4.07

Henri Matisse
Chapelle de Notre Dame du Rosaire à Vence

Au terme de sa vie, le peintre Henri Matisse choisit de se retirer sur la Côte d'Azur, séduit par les couleurs et la lumière de ces lieux. Malade, c'est à Vence qu'il vient résider, de 1943 à 1949. Sa garde-malade, Monique Bourgeois, devient sa confidente, son modèle. Mais en 1946, elle décide d'entrer chez les Dominicaines, à Vence, devenant Sœur Jacques-Marie.


Continuant à soigner le peintre, elle lui demande de décorer l'oratoire de la communauté. Mais Matisse voit plus grand, il propose de construire une chapelle : "Je veux que les visiteurs de la Chapelle éprouvent un allégement d'esprit, qu'ils se retrouvent dans un milieu où l'esprit s'élève, où la pensée éclaire, où le sentiment lui même est allégé..."


Avec le Frère Rayssiguier et le Père Couturier, conseillés par les architectes Auguste Perret et Milon de Peillon, entourés des artisans de Vence, Henri Matisse imagine, conçoit et réalise cette Chapelle, qui pour lui représentait l'aboutissement d'une recherche de concision et de dépouillement, où il atteint, selon ses mots, à "un art d'équilibre, de pureté, de tranquillité".



Très malade, l'artiste n'a pu assister à l'inauguration de son œuvre, en 25 juin 1951. Il écrivit ceci à cette occasion: "Je n'ai pas cherché la beauté, j'ai cherché la vérité. Je vous présente en toute humilité la chapelle du Rosaire des dominicaines de Vence… Cette œuvre m'a demandé quatre années d'un travail exclusif et assidu. Elle est le résultat de toute la vie active… Je la considère, malgré toutes ses imperfections, comme un chef-d'œuvre".



Dialogue Picasso-Matisse, à propos de la Chapelle du Rosaire:
Picasso: "Mais pourquoi faites-vous ces choses-là? Je serais d'accord si vous étiez croyant. Dans le cas contraire, je pense que vous n'en avez moralement pas le droit."
Matisse: "Oui, je fais ma prière, et vous aussi, et vous le savez très bien: quand tout va mal, nous nous jetons dans la prière, pour retrouver le climat de notre première communion. Et vous le faites, vous aussi." Il n'a pas dit non. "Au fond, Picasso, il ne faut pas que nous fassions les malins. Vous êtes comme moi: ce que nous cherchons tous à retrouver en art, c'est le climat de notre première communion."

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